Édito

Alors que les prix Nobel 2014 de littérature et d’économie ont été décernés aux Français Patrick Modiano et Jean Tirole, récompenses que nous saluons ici, ce numéro de Découverte revient sur ceux de physique, chimie et physiologie-médecine sous la plume de Kamil Fadel, Ludovic Fournier et Jean-Philippe Bricka.
Deux Japonais, Isamu Akasaki et Hiroshi Amano, et un Américain d’origine japonaise, Shuji Nakamura, ont été récompensés en physique pour l’invention de la diode électroluminescente bleue en 1992. Cela a permis notamment la réalisation de sources de lumière blanche indispensables au remplacement des lampes à filament.
En chimie, les Américains Eric Betzig et William Moerner et l’Allemand Stefan Hell ont été distingués pour la microscopie de fluorescence super-résolue. L’observation nanoscopique des interactions entre molécules dans les cellules vivantes est désormais possible et contribuera probablement à la compréhension de maladies telles que Parkinson ou Alzheimer.
En physiologie-médecine, les Américano-Britannique John O’Keefe et Norvégiens May-Britt et Edvard Moser ont vu leurs travaux primés sur les « cellules de lieu » et « de grille » impliquées dans un système de localisation cérébral, GPS interne. Cela établit le fondement cellulaire de nos sens de l’orientation et mémoire spatiale.
Passons des cellules à leur ADN avec le Projet « génome humain » qui a donné accès, 10 ans après son démarrage, au séquençage global haut débit. Dorénavant, dresser la carte complète de l’ADN d’un individu s’effectue en 24 h à faible coût détaille Stéphanie Kappler, en indiquant ses perspectives et limites. Une part d’imprécision demeure, avec un temps d’analyse des résultats assez long. La prédiction exhaustive des maladies développées selon nos prédispositions génétiques est encore éloignée, mais cet instrument de diagnostic concourt à une nouvelle approche de médecine personnalisée.
Chaque domaine possède sa grille de lecture. En chimie, le tableau périodique de Mendeleïev est un outil précieux classant les éléments constitutifs de la matière selon leur numéro atomique. Véronique Polonovski revient sur l’histoire de son élaboration, symptomatique de la naissance et l’évolution de cette discipline.
Sources de matériaux extraterrestres, les météorites chutant sur Terre vont être sous étroite surveillance depuis le lancement du programme FRIPON en janvier 2014, nous explique Monica Rotaru, avec plusieurs buts : les détecter, et, grâce à leurs trajectoire et point d’impact, tenter de les récupérer et les analyser ; déterminer également leur provenance et mieux comprendre le système solaire. Certaines sont peut-être des morceaux de comètes. Nous en apprendrons certainement plus grâce à l’atterrissage le 12 novembre prochain du module Philae (CNES) de la sonde Rosetta (ESA) sur la comète 67P/Tchourioumov-Guerassimenko.
Tout champ disciplinaire se traduit par des outils, mesures et calculs propres pour atteindre ses objectifs ; celui de la revue et d’Universcience est de vous en fournir les clefs pour mieux les appréhender et vous les approprier ainsi avec un plaisir grandissant !

Claudie Haigneré

Présidente d’Universcience – établissement public du Palais de la découverte et de la Cité des sciences et de l’industrie

Sommaire

02 Sciences Actualités
08 Les prix Nobel 2014
TERRE & UNIVERS
14 Curiosités célestes
par Sébastien Fontaine et Alain Redding
18 FRIPON, des météorites sous haute surveillance
par Monica Rotaru
MATIÈRE & ÉNERGIE
28 Le tableau périodique
De l’ordre dans les éléments
par Véronique Polonovski
VIVANT \ SANTÉ & ENVIRONNEMENT
38 Le séquençage global
Nouvel outil de diagnostic ?
par Stéphanie Kappler
MATHÉMATIQUES
48 Formes mathématiques
par Robin Jamet
En coulisses
54 Le Palais des grillons
par Christophe Rivier
Regard sur...
60
Le centre scientifique AHHAA (Tartu, Estonie)
par Amélie Barthélémy
La science à portée de main
72
Réussir sa teinture... de laine
par Véronique Polonovski
74 Coups de cœur
76 Planétarium
78 La science en action
80 Table des matières