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1 - Du pinceau à l’éprouvette
Si Louis n’est pas très bon élève à l’école, il est éduqué par un père soucieux
de sa réussite. Le soir, il lui raconte ses belles années militaires aux côtés
de Napoléon et ses récits romanesques le font rêver. Jean-Joseph a de l’ambition
pour son fils, il l’encourage à étudier. Il l’imagine professeur au collège
dans leur petite ville d’Arbois, un métier qu’il considère meilleur que celui
de tanneur.
UNE VOCATION ARTISTIQUE CONTRARIÉE
Louis aime surtout dessiner et réalise de jolis portraits au pastel, dont celui
de sa mère Jeanne-Étiennette, à l’âge de treize ans. Il fait aussi le portrait
de ses voisins et camarades de classe à la demande, sans doute se verrait-il
bien embrasser une carrière d’artiste, mais le destin lui réserve un autre avenir.
Jean-Joseph ne veut pas voir son fils devenir un de ces portraitistes qui
se pressent aux portes des grandes demeures pour qu’on leur commande
un tableau. Les amis de la famille Pasteur sont des bourgeois très cultivés,
à l’instar du médecin de l’hôpital ou de l’officier de la garde de Paris qui
passe ses vacances dans le Jura. Jean-Joseph espère que son fils deviendra
comme eux, un homme instruit. Quand Louis entre au collège, le principal,
M. Romanet, le persuade de l’orienter vers la prestigieuse École normale
que Napoléon Bonaparte a créée à Paris. Elle forme des professeurs d’université,
un métier noble et reconnu.
La première tentative est un échec. Lorsque ses parents envoient Louis à Paris
pour préparer le concours d’entrée de l’École, il a juste quinze ans et demi.
Si loin de chez lui, il ressent le mal du pays. Il déprime et son père vient
le chercher en diligence au bout de deux mois. Puisque Paris est trop loin,
Louis étudie à cinquante kilomètres de la maison, à Besançon. Avec l’aide
de M. Romanet, Jean-Joseph l’inscrit au Collège royal pour préparer
ses baccalauréats. Il peut ainsi rentrer à la maison le week-end.
À Besançon, l’élève continue à peindre dans sa chambre et le collège
expose même certains de ses portraits. Cependant il suit ses cours bien
plus sérieusement qu’à Arbois et, à la fin de la première année, il décroche
le baccalauréat de français. Pourtant, les études sont plus difficiles
qu’il ne l’imaginait et il doit repasser le baccalauréat de sciences. En deux ans,
le jeune homme est devenu ambitieux et il passe son temps à travailler.
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