l'expérimentateur
S'est déroulée du 14 décembre 2017 au 19 août 2018

Acte IV - Maladies des vers à soie

Acte IV - Maladies des vers à soie (1865 - 1869) (Durée : 1'51)
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Acte IV Maladies des vers à soie est une capsule sonore qui permet l'introduction d'une séquence de l'exposition temporaire "Pasteur l'expérimentateur", présentée au Palais de la découverte du 14 décembre 2017 au 19 août 2018.

Acte IV Maladies des vers à soie


1865-1869


NARRATEUR


Dans cette magnifique orangerie du domaine du Pont-Gisquet, dans le Gard, se trame une nouvelle affaire : Pasteur tente d’y sauver les vers à soie. Il y a installé un laboratoire avec son équipe en 1865, après avoir été appelé au secours par Jean-Baptiste Dumas, son ancien professeur. Après les vins, c'est au tour des asticots de se trouver mal ! Les pauvres petites bêtes sont recouvertes de points noirs et meurent par centaines de cette maladie qu'on appelle la pébrine.


Bien qu'il n'ait jamais vu un cocon de sa vie, notre ami Pasteur se rend séance tenante dans cette belle magnanerie pour sauver l’industrie de la soie. Vaste programme ! Ayant découvert que la pébrine est une maladie contagieuse et héréditaire, il met au point un dispositif extrêmement précis. Cela s’appelle le "grainage cellulaire" et sert à séparer les vers malades des vers en bonne santé. Pour cela, il isole les couples de papillons et les fait pondre dans des cornets. Âmes sensibles s’abstenir : les petits papillons, une fois morts, sont séchés, découpés en morceaux, broyés puis passés au microscope ! Mais c’est pour la bonne cause : seuls les œufs des parents en bonne santé seront conservés, et continueront leur vie de larve en toute sérénité…


Pasteur consigne ses recommandations dans un manuel à destination des sériciculteurs pour leur expliquer comment éviter la propagation de la maladie. Et, en général, comment respecter certaines règles élémentaires d’hygiène… mais disons qu'en cette fin de XIXe siècle, ce n'est pas encore une évidence pour tout le monde !

La sériciculture est en proie à une grave crise : une maladie décime les élevages de vers à soie. Le sénateur Jean-Baptiste Dumas appelle à la rescousse son ancien élève Louis Pasteur pour étudier l’épidémie. Les vers atteints sont parsemés de points noirs qui évoquent le poivre (pebre) et ont inspiré son nom à cette maladie, la pébrine. Toute une équipe s’installe dans le Gard et se met au travail avec ardeur pour sauver l’industrie de la soie : on veille jour et nuit les chambrées de vers à soie, on ramasse des kilogrammes de feuilles de mûrier pour les nourrir, on épluche les cocons, on trie, on broie et on observe au microscope…


Vous découvrirez dans cet espace...

Des maquettes tactiles et un praxinoscope illustrent le cycle du ver à soie et un diorama explique la méthode du grainage inventée par Pasteur pour éradiquer ces maladies.

Un encadré "les laboratoires" présente sur une carte de France les divers lieux où Pasteur s’est installé pour effectuer ses travaux. Avec ses collaborateurs, il n’a pas hésité à se déplacer sur le terrain et à improviser des laboratoires dans des lieux aussi improbables que des brasseries ou même une salle de café.

De la soie aux maladies

Avec cette étude sur les vers à soie, Pasteur se confronte à une maladie animale dont l’origine est microbienne. Si les micro-organismes sont responsables des phénomènes de fermentation et de putréfaction, ils peuvent aussi être la cause des maladies animales. En mettant au point les mesures pour protéger les vers des infections et notamment de la flacherie, il prend conscience de l’importance de l’hygiène pour limiter la propagation des épidémies. Ces travaux sont un prélude à de grandes recherches sur les maladies infectieuses et leur prévention.