déCoUverte n° 410 \ mai-JUin 2017 \
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Matière & Énergie
des démonstrations expérimentales qui
constituent l’offre principale de l’éta-
blissement, auxquelles s’ajoutent des
expériences en libre accès (fig. 1).
Au Palais, de la découverte
Une découverte peut se rapporter à un
phénomène et se manifester alors sous
forme d’énigme, comme lorsque Henri
Becquerel (1852-1908) observe l’incroyable
comportement de certains minerais capa-
bles d’impressionner une plaque photo-
graphique. Cette révélation, totale-
ment inattendue, amène physiciens et
chimistes à chercher à comprendre le
phénomène et s’interroger : en vertu de
quoi cela est-il possible ? Il faut tenter
alors de mettre au jour les mécanismes
sous-jacents le régissant, ce qui aboutit
à d’autres découvertes, et édifier une
théorie permettant de rendre compte
de l’ensemble des observations, comme
lorsque Newton cherche à mettre sur pied
une théorie capable d’« expliquer » la
chute des corps. La découverte n’est pas la
chute en soi, qui ne surprend personne,
sans doute pas même un chat, mais la loi
la régissant, laquelle surprend Newton
D
ès sa création, le Palais
de la découverte expose…
des découvertes. Or toute
découverte est plus ou
moins inattendue, surpre-
nante. Poussée d’Archimède, boson de
Higgs, loi de la gravitation d’Isaac
Newton (1643-1727), radioactivité, lois
de l’optique ou de la thermodynamique,
pour ne citer que quelques exemples
pris en physique, toutes ces découvertes
comportent une part de surprise, en
ce sens que personne ne peut dire à
l’avance ce qui sera… découvert. En
physique, au Palais, il s’agit d’expliquer
justement les grandes découvertes. Dans
la mesure du possible, relater le chemi-
nement de pensée ayant abouti à la
découverte, les erreurs et surprises qui
l’ont jalonné, tout en s’appuyant sur des
expériences souvent inspirées de l’his-
toire, reproduites et expliquées en direct
au public afin de le surprendre, l’émou-
voir – l’émotion culminant lorsque le
visiteur comprend une chose réputée
difficile, inaccessible. Aussi, sans doute,
vient-on au Palais davantage pour
comprendre qu’apprendre. Pour ce faire,
l’établissement a mis en place dès 1937
le palais de la découverte, créé par le prix nobel de physique
Jean perrin, ouvre ses portes en mai 1937. la section de physique,
comme les autres, est l’œuvre d’illustres scientifiques de l’époque.
en quatre-vingts ans, les salles de cette discipline ont beaucoup évolué,
mais l’esprit reste le même : présenter au public les fondements,
lois et principes de la physique à l’aide d’expériences réalisées
et commentées par un personnel qualifié.
par
KAMIL FADEL
, responsable, Unité physiqUe dU palais de la déCoUverte
80ansdephysiqUe
aUpalais
de ladéCoUverte
La nouvelle machine
à haute tension de la Salle
électrostatique, entrée
en service en octobre 2014.
© C. Judei / Universcience.
