Édito

Poursuivant son hommage à Jean Perrin à l’occasion de l’anniversaire de sa naissance, il y a cent cinquante ans, le 30 septembre 1870, Découverte publie la seconde partie de son dossier spécial ; y figurent deux articles relatant l’action déterminante du grand scientifique dans l’organisation de la recherche et dans sa communication auprès du grand public. Une figure emblématique de son siècle, ayant su opérer une « mystérieuse alchimie » entre science et politique.
Le Centre national de la recherche scientifique, dont Perrin est le fondateur, a fêté ses 80 ans l’année passée. Ce prestigieux organisme est un partenaire fidèle d’Universcience : on ne compte plus les expositions auxquelles le CNRS a apporté son concours. Et ce n’est pas sans fierté que le Palais de la découverte a accueilli dans ses murs le dîner de gala du CNRS, en présence du président de la République et de nombreuses personnalités scientifiques, tant françaises qu’étrangères. Merci à Antoine Petit, président-directeur général du CNRS et membre du conseil scientifique d’Universcience, d’avoir pris la plume, avec Denis Guthleben, pour présenter l’œuvre de Jean Perrin.
Découverte expose dans une contribution d’Antonio Gomes da Costa, directeur de la médiation scientifique et de l’éducation d’Universcience, les préceptes novateurs que Jean Perrin a déployés au Palais de la découverte à son ouverture en 1937. Montrant à ses visiteurs « la science en train de se faire », il devait notamment susciter des vocations : si le Palais « […] révélait un seul Faraday, notre effort à tous serait payé plus qu’au centuple », confiait Jean Perrin dans le premier catalogue du Palais de la découverte. La science étant devenue indissociable de notre quotidien, il appartient au Palais d’explorer sans cesse de nouvelles voies de médiation scientifique pour faire comprendre aux visiteurs la démarche des chercheurs et la leur faire vivre.
En écho à Magnétique, Découverte ouvre ses colonnes à Hélène Fischer, enseignante-chercheuse à l’institut Jean-Lamour, unité mixte de recherche du CNRS et de l’université de Lorraine, qui a conçu cette exposition proposée au public jusqu’au 29 novembre 2020. Son article, coécrit avec Stéphane Mangin, s’intéresse au stockage magnétique depuis le premier dispositif d’enregistrement magnétique, le télégraphone, de l’ingénieur danois, Valdemar Poulsen, en 1898. Les disques durs permettent d’archiver un nombre croissant de données, une évolution qui va de pair avec la numérisation du monde et l’usage grandissant des téléphones portables, des ordinateurs et des objets connectés.
Enfin, un article éclaire sur la nature des pulsars dont la Britannique Jocelyn Bell fut la première à observer des signaux enregistrés par radiotéléscope en 1967. Minuscules cadavres d’étoiles, ces astres naissent après la mort d’étoiles massives et sont bien loin d’être inactifs.
Bonne lecture de ce nouveau numéro de Découverte.

Bruno Maquart
Président d’Universcience – établissement public du Palais de la découverte et de la Cité des sciences et de l’industrie

Sommaire

Jean Perrin, de la science à l’organisation de la recherche
par Denis Guthleben et Antoine Petit

Jean Perrin et l’innovation dans la communication scientifique
par Antonio Gomes Da Costa

Les pulsars, des étoiles mortes très éveillées
par Marion Spir-Jacob

Le disque dur, histoire et principe du stockage magnétique
par Hélène Fischer et Stéphane Mangin

Formes mathématiques
Des maths pour reconstruire des squelettes
par Auréliane Gailliègue

Le jeu de la vie
par Jérôme Kirman

Les créatures légendaires à l’épreuve de la science
par Héloïse Grunchec

Le parc de Préhistoire de Bretagne
(Malansac, France)
par Gaëlle Courty

Fabriquer son propre haut-parleur
par Anthony Mkrtchian

Vous trouverez aussi dans le numéro print :
Curiosités célestes
Coups de cœur
Science en action